Au dix neuvième siècle, Marx fustigeait la religion, cet opium qui endolorissait les révoltes populaires et facilitait l'oppression de la société capitaliste. On ne se révolte pas ici bas quand on est convaincu qu'un avenir meilleur nous attend dans la cité de Dieu. A la fin des années 60, Eldrigde Cleaver Bobby Seale et Huey Newton, les leaders du mouvement révolutionnaire Black Panthers organisaient des commandos anti drogue et s'opposaient aux dealers des inner city américains; selon leur analyse, les plaisirs chimiques constituaient le premier obstacle du réveil politique des populations noires. Au même moment, des protestations d'abord timides contre les abus de pouvoir du Shah se font jour en Iran, elles atteignent leur apogée au bout d'une décennie et la révolution iranienne donne naissance à la république islamique d'Iran. 32 ans, une guerre Iran-Irak et deux ayatollahs, plus tard, l'Iran détient le triste record du plus grand nombre de consommateurs de drogue dure par habitant. Alors certes on peut trouver des explications géopolitiques, ses frontières avec le Pakistan et l'Afghanistan, plaques tournantes du trafic de drogue jouent probablement pour beaucoup. Mais dans un pays où l'alcool est interdit, proscrit par les textes sacrés, où il est plus facile et moins couteux de se procurer de l'héroïne que du whisky, la défonce gêne moins que la contestation.


Face A la misère

Pendant près de deux ans Aslon Arfa a sillonné les bas fonds de Téhéran, avec patience et détermination il a su gagner la confiance des consommateurs dépendants et pu les photographier dans leur quotidien. Des instantanés de vie, des petites pépites que l'on peut retrouver dans le recueil de photographies, Black crack in Iran publié chez powerhouse book. On y découvre la vie des toxicos, des hommes tatoués aux regards vitreux, une jeune femme qui se refait une beauté dans son intérieur délabrée, une mère qui apaise son bébé pendant qu'une autre prépare un cocktail à la méthadone. Black crack in Iran rappelle que le photo-journalisme est à mi chemin entre la photo d'art et l'information brute. Aslon Arfa porte un regard tantôt très proche, tantôt légèrement décalé sur une réalité qui nous saisit.

Avec Aslon Arfa photographe et Assal Baghéri interprète et spécialiste du cinéma iranien.


Black Crack,la face cachée de Téhéran by randa djobo
extraits : Anna Ternheim : China girl. Primal scream : Trainspotting. AlexAmbr : Requiem for a dream Aaron : Angel Dust. Cypress hill :Hits from the bong
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